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BERTRAND TSANO , UN REGARD SUR L'ACTUALITÉ EN GÉNÉRAL
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4 octobre 2011

QUAND LE PROGRAMME ECONOMIQUE DES CANDIDATS A LA PRESIDENTIELLE MYSTIFIE LA SCIENCE

QUAND LE PROGRAMME ECONOMIQUE DES CANDIDATS MYSTIFIE LA SCIENCE

 

Pour beaucoup de jeunes camerounais, la campagne présidentiel rendu à mi chemin, est le lieu d'une distraction sans précédent. On s’ennuie face aux écrans de tv, tournent les transistors à longueur de journée, souhaitent vivement la fin de cette danse, qui n'est ni Bafia ni chinoise. Canal2  qui nous offre à l'occasion de cette campagne, l'un des plateaux les plus profonds par ses meilleurs présentateurs, mais aussi les analystes les plus en vue du moment, nous a offert hier un plateau digne d'une vraie scène de théâtre; que dis-je de TRAGÉDIE.

Lors d'un passage de parole à son collègue Jean Jacques ZE de Douala David ATEMKENG qui coordonne le plateau de Yaoundé, interroge les panelistes sur  l'opportunité d'une monnaie nationale. Coup de théâtre, le premier représentant de candidat qui prend la parole, ne trouve aucune importance de l'autonomie monétaire dans la politique économique et lie la notion de création monétaire aux réserves extérieure par un rapport qu'il n'explique pas. Selon celui-ci le Cameroun ne peut pas créer une Monnaie faute de réserves extérieures. Et pourtant la « La valeur, la solidité d'une monnaie s'apprécient indépendamment des réserves extérieures, même si ces dernières en sont une manifestation » P62 M.S.L ;  La parole à Hervé Emmanuel KOM, qui ne rate aucune occasion de rappeler qu'il est banquier, on comprend que la monnaie est sans objet. Drôle de banquier n'est-ce pas? Quand ont sait que la politique monétaire conditionne le crédit, qui lui, conditionne l'investissement. Et comme le démontre Joseph TCHUNDJANG POUEMI dans M.L.S ‘‘ La monnaie est un bien vide, qui se Cree à base de rien sinon du crédit’’ heureusement, le même POUEMI nous permet de comprendre notre banquier : « Les hésitations en matière de monnaie s'expliquent, à coup sûr, par la complexité du phénomène. Il y a cependant un héritage intellectuel du passé, transposé dans un monde radicalement différent, doublé d'un langage technique, mystérieux et parfois tout à fait incorrect des banquiers, qui en gênent considérablement la compréhension » P34 M.S.L  Cette ignorance caractérisée serait tolérable si TCHUNDJANG POUEMI n'était pas camerounais.

 

LA CATASTROPHE TRES VITE ANEANTI

 

Il a fallu et fort heureusement, attendre le retour sur le plateau canal2 de Yaoundé, pour que le Professeur Pius OTTOU, précise et avec force que « Le Franc CFA est la cause de notre sous développement ». Et le docteur Mathias Eric OWONA  NGUINI de réparer le dommage historique en rendant Hommage à OSENDE AFANA et Joseph TCHUNDJANG POUEMI pour leur vision en faveur de la souveraineté monétaire. Esther DANG candidate, sur ce plateau, dira avoir beaucoup étudié et surtout pratiquer l'économie, mais ne considère le Franc CFA comme problème qu'à partir de la dévaluation de 1994.Quelle curiosité quand on sait que MONNAIE, SERVITUDE ET LIBERTE (M.L.S sous titré "la répression monétaire de l'Afrique") fut publié en 1981. Ouvrage qui explique justement qu'aucun pays ne peut développer son économie en laissant sa monnaie entre les mains des autres. Hilaire KAMGA, un des spécialistes de POUEMI lavera définitivement l'honneur de l'intelligentsia Camerounaise en rappelant, surtout en interpellant directement Hervé KOM  sur le fait qu'il n'existe aucune barrière à la création monétaire. Mieux, Hilaire KAMGA renchérit par les chiffres.

 

LA MONNAIE, CLE DE LA POLITIQUE ECONOMIQUE

 

John Maynard Keynes auteur de "Théorie générale de l'emploi, de l'intérêt et de la monnaie" l'avait longtemps expliqué. Mais les explications les plus détaillées sont celle de   Joseph TCHUNDJANG POUEMI, consignée dans l'ouvrage culte "MONNAIE, SERVITUDE ET LIBERTE". Insistons sur deux postulats:1- La monnaie précède la production! Cree à base du crédit qu’on accorde par la suite à un entrepreneur, ce dernier finance son activité, produit des biens (des biens qui remplissent la monnaie bien vide au départ), les vends et rembourse son banquier. Il est clair qu’au départ du processus il y’a la monnaie. 2- Le savoir faire est une garantie que le banquier sera remboursé ! Les occidentaux qui investissent l’Afrique dans les années 60 et les acheteurs de café/cacao des années 80 ont bénéficiés des crédits sans garantie sinon une : Il y a un marché en Afrique. Si un producteur qui fait un sac de maïs, reçoit sur la base et rien que sur le critère qu’il est capable de produire (son savoir faire puisqu’il produit déjà un sac), un petit crédit, Il sortira de son champ lors du prochain cycle (rappelons que le cycle du maïs est de 3 mois) un sac et demi ou deux. Idem pour les producteurs de plantain, manioc, riz etc. Même la banque Agricole aura des effets limités si nous ne contrôlons pas notre monnaie. A l’état actuel des choses c’est la France qui décide du stock du Franc CFA et même du moment de sa disponibilité. D’ou l’incapacité de nos dirigeants à contrôler la BEAC. Certains disent qu’il une monnaie Africaine. POUEMI ne dit pas moins « En résumé, une union économique a d’autant plus de chances de réussir qu’elle est soutenue par une coopération monétaire étroite, une zone monétaire viable » M.S.L P244 .Ce qui n’enlève en rien la pertinence d’une monnaie Camerounaise du moment où notre souveraineté est fortement entachée : Le Cameroun a sa monnaie, le Gabon la sienne etc. ça nous rend d’abord notre indépendance, ce qui rend aussi les discisions pour l’union plus souple.

 

DES EXEMPLE QUI NOUS PARLENT

 

-Le Rwanda dispose de sa monnaie, et même sans ressource naturelle mais avec une gestion rigoureuse de sa monnaie, l’appareil économique qui nous parlent. POUEMI le relève dès 1979(M.S.L. p135). Et la rapide reconstruction de ce pays après les événements douloureux de 1994 lui donne raison.

-La Guinée : Premier pays de l’Afrique francophone à avoir accédé à l’indépendance, en 1958. Dans son refus de faire partie de la Communauté française, Ahmed Sékou Touré crée la monnaie. Mais la politique monétaire a en face  la France qui produit de  la fausse monnaie et déverse dans le pays. La suite on la connaît…

-Le Brésil : Ce pays est la preuve que la monnaie ne suffira pas. Il en plus sortir des griffes du FMI car comme le démontre TCHUNDJANG POUEMI, la théorie monétaire du FMI est fausse et “Répressive“. « En 2005, le Brésil décide notamment de rembourser dans l’année au FMI une dette de 13 milliards d’euros, qui venait à échéance en 2007. Après une première année difficile, l’embellie économique permet au Brésil de connaître sa plus forte croissance depuis dix ans en 2004, à hauteur de 5,2 p. 100 — elle s’élevait à 2,59 p. 100 en moyenne pour la période 1990-2003 — et même de se passer d’accord avec le FMI à partir de 2005 »². Nous pouvons, nous devons nous passer des accords avec le FMI.

 

DEBAT REVELATEUR TOUT DE MËME

 

La monnaie trop compliquée sur le plateau de Douala, nos candidats préfère le budget et Hervé Emmanuel KOM d'assener: "la politique budgétaire n'est qu'un instrument de la politique monétaire" parole d'économiste! Or le budget, un étudiant des sciences économique niveau 2 le sait est au service de l'économie et non de la monnaie. Malgré les relances de David ATEMKENG rien de concret. Mieux Esther Dang qui a activement participé au privatisation dit ne pas être comptable du bilan du renouveau. C’est un consultant qui conclut en disant toute sa déception face à l’absence d’une politique de relance de l’agriculture dans les discours des candidats. Que sera l’économie camerounaise après l’élection présidentielle du 09 octobre prochain ? Le flou est plus grand que jamais.    

 

 

1-M.S.L : MONNAIE, SERVITUDE ET LIBERTE de JOSEPH TCHUNDJANG POUEMI

2-Microsoft ® Encarta ® 2009

 

                                                                            Bertrand Tsano

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